jeudi 14 mars 2013

Perplexitude communale

Bonjour à toi ma licorne enchantée.

J'ai été absente un petit moment, mais tu sais, je n'y suis pour rien. Mon boulot est dingue en ce moment, et je n'ai pas eu le temps d'écrire.
Mais, je vais cesser là mes justifications plaintives, et je vais te faire rêver mon super biquet, je vais te faire rire, Ô toi, mon super lecteur, je vais t'éclater en te raconter la vie quotidienne sur mon lieu de travail. C'est un étonnement quotidien, c'est le palais de l'absurde et du clownesque!

Il y a quelques jours, quelqu'un monte les escaliers, en hurlant, et déclamant d'un air indigné "Un homme a pissé dans l'escalier!" Qu'entends-je, qu'ouïe-je? J'ai raté un épisode, ou j'ai pas bien compris? La porte de l'étage s'ouvre avec fracas, toujours la même personne "un homme a pissé dans l'escalier!" Comment vous dire, il est 9h00, vous êtes plongée dans vos tâches quotidienne, et quelqu'un trouble votre quiétude en vous annonçant qu'il y a certainement un malade pervers et exhibitionniste qui hante les bureaux, se promenant vessie armée prêt à uriner sur les premiers murs qui passent. Terreur et interrogations me saisissent!
"Mais non, c'est pas un homme, c'est un chien qui a pissé!"
De mieux en mieux, l'homme s'est mué en loup sauvage voulant marquer son territoire, patte armée, prêt à lever au moindre soupçon de vol de territoire.
Moi, de mon perchoir (mon bureau est en mezzanine) "Un homme ou un chien? Non parce que c'est pas pareil quand même, mieux vaut connaitre la nature de cet individu à la folie incontinente."
" C'est un chien, je l'ai vu, c'est un gros chien noir!"
Vous ai-je raconter ma phobie canine depuis que je me suis faite attaquer par deux chiens errants en Thaïlande, certainement que non. Mais vous devinez mon angoisse lorsque j'entends qu'un gros chien noir s'est réveillé un matin avec une sacrée envie de pisser (vu la taille de la flaque que je suis allée voir à posteriori afin d'évaluer la bête), et qu'il s'est dit "Tiens, les arbres et les caniveaux ne me suffisent plus, je veux plus, je veux mieux, je veux plus grand pour mon urine, je veux...un bâtiment publique!"
Après ça, il s'est mis à trottiner à travers toute la ville, bille en tête comme un psychopathe canin, il a poussé la porte, est monté jusqu'au premier étage, et sur le pallier, n'y tenant plus, il a déversé tout ce surplus liquide en se murmurant "Je peux mourir tranquille maintenant, je l'ai fait, j'ai pissé sur la commune!"

Sacré chien, presque un héros. Mais tout de même uriner comme ça, c'est pas très beau! Et puis pourquoi ne pas avoir fait ça en bas. Le coup du chien me semble quand même capillotracté. Un chien qui ouvre et pousse une porte pour aller pisser, à ce compte là il aurait pu aller jusqu'aux toilettes! Mais cette affaire fait trembler les mur de la mairie, et chacun y va de son avis sur la question. Certains restent convaincus qu'il s'agit d'un homme. D'autres s'interrogent sur la véracité du temoignage de la personne qui dit avoir vu un chien. Moi, ben moi finalement, je m'en fous un peu, j'espère juste ne pas tomber sur cet être incontinent, qu'il soit homme ou chien!

Mais alors que le scandale enfle et que tous le monde est saisie de frissons à l'idée qu'un gangsta pisseur erre dans les couloirs, je ressens moi aussi, moi qui avait fini par tourner la page, une étrange vibration. Mais je ne frissonne pas, non, c'est tout mon bureau qui tremble, le sol, les murs, et un épouvantable fracas accompagne toutes ces manifestations physiques. La pisse dans l'escalier était-elle annonciatrice d'une catastrophe naturelle? Sommes-nous en passe d'être punis pour nos péchés?

Après avoir frolée une transe apocalyptique mode fin du monde, je réalise que le boucan n'est pas un simple fracas, et qu'il perdure. Mais, mais, ce sont les services techniques qui attaquent le mur au dessus de la flaque d'urine au marteau piqueur. Car en fait, quid de l'urine, il s'agit d'une fuite non urinaire mais de type plomberie. Dans un premier temps je me demande ce qu'a bu la personne qui a prétendu avoir vu un chien, et ce qu'avait pris celle qui pensait qu'un homme avait pissé! Puis, je réalise, sortie de ma stupeur, que la flamboyante équipe de héros martèle avec vigueur le mur porteur de la mairie, mur en pierre d'une épaisseur d'un mètre!
Je ne suis pas plombière (si ça se dit?), mais je me dis qu'un château du 17ème siècle n'a certainement pas été construit avec une tuyauterie, et que nos héros en jaune fluo peuvent marteau-piquer autant qu'ils le veulent, mais que nenni, ils trouveront walou tuyau là-dedans! Deuxième remarque: ils sont en train d'attaquer le mur porteur ces cons! Et à en juger les secousses qui agitent le bâtiment communal, s'ils continuent comme ça, ce que les tourments du temps et des intempéries n'ont pas réussir à faire, eux vont y parvenir, on va tous mourir enseveli!
Fichtre j'ai peur!

Heureusement, au bout d'une heure, après plusieurs appels et remarques d'une collègue, véritable héroïne, elle, et l'intervention divine de Monsieur M, toute cette équipe où fleure mauvais la testostérone machiste se rend compte, enfin, que de l'autre côté du mur, il y a une double cloison où toute la tuyauterie passe, et que non, il ne sert à rien d'attaquer le mur au burin et au marteau piqueur, une trappe est prévue pour accéder aux choses qui fuient!

Alors depuis ce jour, lorsque vous montez les escaliers, il y a un trou béant sur le mur porteur, mais nos chers amis ont eux le bon goût de lui donner, involontairement, une forme de cœur! Comme pour dire qu'ils ne sont, en fin de compte, qu'une bande de balourds au cœur tendre.

Voilà mes minis poneys, voilà ce que toute personne saine d'esprit ici vit au quotidien! petite pensée pour elles, parce qu'ici, je vous le dis, il y a des gens bien!


Bisous bisous mes loulous!





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