mardi 3 décembre 2013

Qu'est-ce qui nous retient?

Parler des choses, voilà donc la mission que je m'étais fixée. Après une réflexion permanente qui semble habiter mon cerveau en ce moment, et refusant de tourner en rond, je me suis demandé quel tournant je voulais que ma vie prenne.
Boom! la question était lancée, ou plutôt devrais-je dire, LA question! Si certain parle de leur trentaine approchante comme un fait majeur déstabilisant, la mienne ne me stresse pas. Preuve en est que j'ai fêté mon 29ème anniversaire et que j'adore toujours autant mon anniversaire, donc, de ce côté là au moins, pas de névroses. Non, moi je souffre plutôt d'une angoisse générale liée au fait de faire un grand saut dans la vie, nager le crawl, plonger, barboter avec insouciance dans le bain bouillonnant qu'est le vaste monde, sans se poser de question. J'analyse tout et trop, et je crois que j'ai une peur chronique de décevoir. Du coup, même si je me suis assez souvent considérée comme une rebelle qui n'a peur de personne, ce qui est vrai, je crois que ma plus grande peur nait face à moi-même et aux possibles que je peux m'offrir.
Tu vois, c'est comme si parfois, je voulais hurler et tout envoyer promener, changer de vie, complètement, changer de boulot, devenir artiste, partir en méditation dans un ashram en Inde et monter sur le dos d'un lama... 

L'autre jour, j'ai eu une petite dispute avec cher et tendre, et dans l'énervement, j'ai fait un truc dingue, j'ai poussé la table basse, et un verre de vin est tombé et s'est brisé en mille morceaux propulsant du vin rouge un peu partout sur le sol et sur les murs. Et bien, bizarrement, si j'ai été tout d'abord surprise et indigné par ma réaction, un peu honteuse de ce petit accès de colère inconsidéré, en moi, j'ai tout de même ressenti un truc génial. J'avais extériorisé, et j'avais brisé un truc. C'était comme si je m'étais délesté d'un poids énorme, comme si j'avais laissé sur le bord du chemin un peu de la colère qui m'habite. J'ai même envisagé d'acheter des assiettes uniquement pour les jeter par terre!
Ce que je veux dire avec tout ça, c'est juste que je me demande si en fait, parfois, on est pas le propre responsable de la frustration que la vie peut nous faire ressentir.
Est-ce qu'on ne s'auto-bride pas par moment? Alors, évidemment, notre responsabilité dans tout ça est légèrement conditionnée par notre éducation, notre culture, nos proches. Mais, une fois qu'on a compris tout ça, est-ce que l'on ne peut pas enfin se réinventer comme on le souhaite?

Quelques fois, je vois ou je rencontre des gens qui sont d'éternels optimistes et qui on toujours l'air heureux. Comme s'ils savaient doser la vie et leur réactions par rapport à elle. Ils relativisent, ils aiment, ils respirent la joie de vivre. Mais comment font-ils? Y aurait-il une recette secrète du bonheur que je ne possède pas? J'ai aussi rencontré d'autres personnes qui ne se posent jamais de questions. Ils n'ont pas d'argent à la fin du mois, c'est pas grave. Ils n'ont que 200 euros sur leur compte en banque et ils veulent partir faire le tour du monde, ils le font sans réfléchir. Ils picorent tout ce qu'il y a autour d'eux sans réfléchir aux conséquences, se créant ainsi une vie à leur image, décrétant que les galères ne sont pas grave, que demain est un autre jour, vivant l'instant présent. Mais moi, la pseudo-cool-rebelle, je n'arrive pas à me détacher du côté angoissant de la vie. Alors, qu'est-ce qui me retient?

Suis-je trop entière, trop soucieuse de l'avenir, trop ancrée dans la réalité, plus que je n'ose me l'avouer, étant, paradoxalement, et par moment une rêveuse. Je crois que j'ai changé, et trop vite pour m'y habituer. Je suis devenue trop sérieuse, pas assez rieuse, trop indignée et trop affectée par la tournure que prend le monde et par les responsabilités qui sont inhérentes à mon âge avançant. Et puis, avec tous ces trentenaires dépressifs qui ont l'impression qu'à trente ans on est bon à jeter à la poubelle, adulescents qui vieillissent mal, ben moi, même si je suis indignée par le fait que je les écoute, j'ai l'impression qu'ils m'entrainent dans leur spirale démoniaque.
Mais merde, 30 ans, c'est cool, on est pas encore mort bordel. Aujourd'hui, si t'es pas un prodige du violon à 8 ans, ou un surdoué des math à 12, on te dit que tu es incroyablement insipide et que ta vie ne sera jamais drôle. Et ben fuck, je ne veux plus que de stupides discours sur le jeunisme ambiant parviennent à m'atteindre. Je ne veux pas brimer ma vie, et je voudrais décider que si je veux, je peux, encore une fois recommencer. Je veux me souvenir de la petite fille que j'étais, celle qui ne comprenait pas que certaines personnes éprouvaient des difficultés à rire 30 minutes par jour. Je veux agir et n'avoir peur de rien.

C'est une affaire à suivre, pas simple à mettre en place. Mais si on décidait de croire que rien n'est impossible, et qu'on verra bien. Demain, quoi qu'il arrive, le soleil se lèvera!









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