jeudi 27 novembre 2014

ben voilà, on y est...

Je m'étais promise de ne surtout pas écrire un article sur la trentaine. Je trouvais que c'était beaucoup trop cliché. Mais ça c'était avant, c'était avant d'être à moins d'une semaine de mes 30 ans.

Qu'est-ce que ça a changé? tout!
Il y en a qui passe au travers de la trentaine comme si de rien n'était, et puis il y a les autres, de mon point de vue, les gens honnêtes, qui se sentent tout de même plus ou moins tourneboulés.
Alors tourneboulé de quelle façon, et à quel point? Cela dépend certainement de la sensibilité de chacun, mais si à 20 ans on ne voit que la vie devant soi, à 30 ans, qui n'est certes pas un âge canonique, c'est l'heure du premier bilan.
La trentaine pour beaucoup, c'est achat d'une maison, bébé, crédit(s), carrière professionnelle, vie amoureuse épanouie... et la liste est longue.
Que ce passe-t-il alors quand la check-list du parfait trentenaire bien dans sa vie, lancé sur les rails du succès, n'a quasiment aucun point de coché? (soupirs)
La première réaction, basique, c'est la déprime. On se dit pourquoi, on se dit "putain 10 ans déjà depuis nos premiers projets d'avenir", on se dit "à 20 ans, c'est pas vraiment comme ça que je voyais ma vie à 30". Alors, on grattouille dans les coins, et on essaye de trouver du positif, histoire de quoi.
Certains ont la check-list bien en main, et ont une vie parfaite, organisée, et pleine d'amour. Je vous confesse aujourd'hui, que ce n'est pas vraiment mon cas. J'ai l'impression de nager en eaux troubles, et les pubs télévisées où on voit des familles à Casto le dimanche, ou celles pour des banques qui parlent d'investissements, et d'argent de côté pour les études de nos futurs enfants me donnent le tournis, voir une petite envie de vomir causée par l'angoisse.
Comment je pourrais penser à mes enfants qui n'existent pas encore, quand j'ai moi-même du mal à sortir la tête de l'eau, à savoir ce que je veux et ce que je pense. Des milliards de projets, mais ne pas savoir par où commencer, des interrogations multiples et des tergiversations, voilà ce qui se croisent dans ma tête présentement. Et puis, il y a les échecs de toute nature qui nous font oublier nos réussites. Un sentiment d'amertume quand on pense à la personne qu'on avait imaginé être à 30 ans et la personne que l'on est réellement.
Et puis, un soupçon de chômage par dessus tout ça, un accident de voiture mal digéré et une phobie de la conduite, vous mélangez le tout, et vous voilà une parfaite trentenaire névrosée.

Qu'est-ce que je vais faire de moi, dois-je m'imaginer à 40 ans pour m'insuffler une dose de motivation (et d'espoir)?

La seule chose dont je suis sûre, c'est que je ne sais rien. Le problème, c'est que je le savais déjà à 20 ans. Même le bilan de mes compétences de vie sent la loose, aidez-moi, je touche le fond! En tapant ces mots, je souris évidemment, ne vous inquiétez pas. Ce qui est bien quand on est au fond, c'est qu'on ne peut que rebondir... c'est bien ce qu'on dit non?

Voilà, je suis une triste trentenaire, sans enfant. Ça, ça ne m'inquiète pas encore même si certains se plaisent à vous le faire remarquer. En effet, l'autre soir, j'étais à une soirée, et une fille plus jeune que moi, et que je connais à peine, me demande si je veux des enfants. Je lui dis "pas pour le moment". Elle me répond "ma grand mère me disait toujours avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure. Tu devrais te dépêcher". Connasse cria ma voix intérieure. Ma voix extérieure, plus classe, lui murmura " tu sais, je ne me sens pas encore périmée, j'ai trente ans, pas soixante! tu auras trente ans toi aussi un jour" Elle s'est excusée maladroitement, pensant indignée que la trentaine c'était pour les autres... que tu crois!
Bref, après cette digression, je disais donc, 30 ans, pas d'enfants, pas l'ombre d'un début d'une carrière prometteuse dans la communication, une tonne de CV envoyés, des mails de refus en guise de réponses, quand il y a réponse, une vie amoureuse... , une famille cool mais quand même parfois pénibles, des amis tops, parfois pénibles aussi, mais globalement, c'est sûr, ces derniers sont mes plus belles réussites.

Alors voilà, en conclusion, si tu crois qu'à trente ans, tu touches du bout des doigts la stabilité, l'épanouissement personnel et professionnel, ben, y'en a pour qui ça marche, y'en a qui prétende que ça marche, et puis, il y a les autres, ceux qui sont perdus et qui galèrent comme moi. Mais fait rassurant, la trentaine, c'est 10 ans, et d'ici là, on l'espère, on aura le temps d'aller mieux!

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