Ce sont des moments frêles qui passent vite, des moments qui
vous sortent de vous pour vous rendre vivant.
Il y a la tête qui tourne, les papillons dans l’estomac,
l’excitation.
Qu’il s’agisse d’un baiser ou d’un moment inhabituel qui
vous dépassent, d’une folie qui nous sort du quotidien, ce que l’on cherche
tous c’est d’aller au-delà de nos limites, pour vivre, tout simplement.
Une intense légèreté qui vous parcoure d’un frisson
guérisseur, voilà ce que l’on veut tous. Dire qu’on s’en fout, que rien ne
compte à part le tremblement de se sentir vivant. Transgresser les règles,
transgresser nos propres règles, se moquer de tout et du reste, juste vivre.
On devient ces moments fous le temps qu’ils durent, et
après ?
Après…on en veut encore et encore plus pour alimenter notre
corps et notre âme de leur adrénaline. Et puis, on tente avec plaisir de les
reconstituer pour en extraire la quintessence de ce qu’il en reste. On se
raccroche aux détails, on se dit que l’on s’est tellement fait emporter par le
tourbillon de l’instant, que les souvenirs visuels ne sont pas nombreux. Mais
que reste-t-il alors ? Il reste les autres sens et les autres sensations.
Le bruit d’une voix et d’une phrase qui résonne encore et encore. La mémoire du
corps, de ce qu’il a éprouvé, la joie, l’excitation, l’envie, le désir, une
douce spirale virevoltante, le peau contre peau. L’odorat qui se souvient d’une
senteur de garrigue, de l’odeur de l’autre, de la fragrance de l’alcool ou de
mets délicieux. Le gout, un des sens les plus charnels, il se rappelle de tout.
Alors, on essaye de recomposer une image éclatée pour en
faire un souvenir à part entière, un souvenir qu’on a choisit, un souvenir sans
histoire ni déroulé chronologique. C’est un souvenir sensorielle qui nous
envahie d’un intense frisson dans tout le corps à chaque fois qu’on y pense.
« Alors j’ai fait ça ? oui je l’ai fait, c’était bon ! »
On a un nœud dans l’estomac, mais comme un papillon, un
fourmillement qui s’installe, les muscles qui se contractent, et on a hâte que
ça recommence…se sentir vivant !
© Paysage..., Mhelaniee, 2015 |
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